Épaves
Les épaves de la côte varoise
Les épaves d’avions
Découverte épique : Le mystérieux P-38
La recherche de l’épave
En novembre 1996, dix ans après avoir commencé ses recherches, Marcel Camilleri du Club de plongée « Lecques Aquanaut Center » fait une découverte extraordinaire. Lors d’une plongée à 40 mètres sur un fond de sable dans la baie des lecques, il repère un groupe de poissons inhabituellement gros. S’approchant de plus près, il aperçoit les contours d’un avion et reconnaît immédiatement la silhouette caractéristique d’un P38. Mais il reste un défi de taille à relever : son identification.
La traque de l’histoire
Les archives françaises et les journaux de l’époque ne font aucune mention de ce combat. Marcel Camilleri contacte alors d’anciens pilotes du 367 Fighter Group via Internet, qui se portent volontaires pour l’aider dans ses recherches. Ils doivent trouver un numéro de série sur l’épave. Pendant quatre mois, Marcel et ses amis travaillent sans relâche pour dégager le cockpit enseveli sous le sable. Enfin, ils mettent la main sur une plaque portant le numéro 43-2-545. L’identification de l’avion est désormais certaine. Il s’agit de l’avion de Harry R. Greenup abattu le 27 janvier 1944 par les Allemands.
Un P38 renversé et préservé
L’épave du P38 repose à l’envers sur le fond sableux à une profondeur de 40 mètres. Le moteur droit et son hélice sont toujours solidement attachés à l’aile, tandis que le moteur gauche gît à côté de l’épave, arraché lors de l’impact.
Un état de conservation étonnant
Les fuselages (droit, gauche et central) de l’avion sont relativement bien préservés, tout comme le cockpit. On y trouve toujours le siège du pilote et le tableau de bord avec ses instruments. Bien que légèrement enfoncé dans le sable, le nez de l’épave conserve ses canons. Le train d’atterrissage est rentré, mais les volets sont ouverts.
Un écosystème sous-marin foisonnant
Au fil des années, les moteurs ont été recouverts d’éponges encroutantes et de spirographes. Quelques coraux ont également pris place sur le fuselage et l’on trouve entre autres des mostelles, des chapons et des homards. Une présence inattendue réside dans le cockpit : un congre a trouvé refuge dans ce lieu chargé d’histoire.
Le P-51 Mustang : un chasseur légendaire de la Seconde Guerre mondiale
Un avion polyvalent et redoutable : l’évolution du P-51
Le P-51 Mustang est rapidement devenu l’un des chasseurs emblématiques de la Seconde Guerre mondiale. Il fut produit en seulement 117 jours par la North American Aviation. Initialement utilisé pour la reconnaissance et le soutien au sol, il a rapidement gagné en vitesse et en altitude grâce notamment à sa remotorisation, devenant ainsi l’un des meilleurs chasseurs de son époque. Son rôle majeur dans la campagne européenne a permis de neutraliser de nombreux avions ennemis, avec près de 4 950 abattus en 1945.
Une épave mystérieuse
Un chalutier accrocha par inadvertance son chalut dans la carcasse de l’avion et la déplaça ce qui a détérioré considérablement l’épave. Le capitaine déclara la position de l’avion à la marine nationale entre les Fourmigues et la presqu’île de Giens. Il aurait été abattu par la D.C.A allemande lors du Débarquement de Provence. Reposant à plat à une profondeur de 56 mètres sur un fond de sable, il nécessite d’être un plongeur expérimenté pour être exploré. Malheureusement, seules quelques parties de l’avion, comprenant l’hélice et les ailes rouillées les mitrailleuses et le cockpit sont visible. Ce dernier, en bon état, offre un aperçu fascinant de l’histoire de cet avion de guerre. Il est l’endroit idéal pour ressentir l’héroïsme des pilotes qui ont combattu avec courage dans cet avion emblématique.
Une vie marine discrète
La faune et la flore autour de l’épave du P-51 sont modestes, offrant peu de diversité. Cependant, cette simplicité permet de se concentrer sur l’exploration de l’épave elle-même et de plonger dans l’histoire captivante qui l’entoure.
Dornier 24 : Une tragédie due au mistral
Le Dornier 24, un hydravion allemand, fut fabriqué en France pendant la Seconde Guerre mondiale et repris par l’aéronavale française à la Libération. Destiné à la patrouille maritime et aux opérations de sauvetage en mer, cet avion monoplan entièrement métallique était équipé de trois propulseurs et d’un empennage à deux dérives. Il était armé d’une mitrailleuse à l’avant et à l’arrière, ainsi que d’un canon dans une tourelle dorsale.
Un mistral mortel
Le 20 décembre 1945, lors d’un exercice au large des Sablettes, le Dornier 24 s’est abîmé en mer à cause du violent mistral. Sur les 6 membres d’équipage, seul le radio qui se trouvait à l’arrière a survécu. L’épave ne fut retrouvée que deux mois plus tard, à une profondeur de 42 mètres, grâce aux recherches effectuées par le tout nouveau GERS (Groupe d’Étude et de Recherches Sous-marine). Les dragages ont été compliqués par les câbles métalliques entremêlés provenant de tentatives infructueuses précédentes.
La localisation de l’épave et ses particularités
L’épave du Dornier 24 repose sur un fond de sable, à une profondeur de 43 mètres, au centre du golfe entre le cap Sicié et la pointe Marégau. Certains éléments de l’avion sont encore visibles, tels que l’hélice et le fuselage. Le poste de pilotage se trouve à 46 mètres de profondeur, à côté d’un moteur, tandis que les deux autres moteurs, la carlingue et une aile sont situés à 200 mètres de là, à une profondeur de 41 mètres. L’épave du Dornier 24 offre une rencontre avec une variété d’espèces marines, telles que les congres, les murènes, les mostelles, les chapons et les rougets.
Les épaves de bâtiment de guerre
L’Arroyo : Un navire chargé d’histoire
Mission cruciale, destin funeste : Distribution d’eau potable à sa fin explosive
En 1921, l’Arroyo prenait la mer pour une mission vitale : approvisionner en eau potable les navires et troupes françaises. Après des années de service en Indochine, il est rapatrié à Toulon. Cependant, la Marine Nationale décide de le couler de manière spectaculaire pour le G.E.R.S, un groupe d’entraînement à la recherche sous-marine.
Le naufrage : Une opération risquée
Le 18 août 1953, l’Arroyo est remorqué près de l’îlot des Deux Frères. Soixante kilos de dynamite sont placés à bord dans les citernes et dans la salle des machines, pour l’envoyer par le fond, mais le plan ne se déroule pas comme prévu. Dévié par un courant, le navire heurte un récif rocheux, brisant sa proue.
Vestiges sous-marins : Témoins accessibles de l’histoire
L’épave de l’Arroyo, immergée, fascine les plongeurs. La poupe repose à 36 mètres de profondeur, offrant des vues saisissantes de son safran, de son hélice et de la dunette. La proue, en revanche, est délabrée, témoignage de l’explosion et du choc contre les rochers.
Un écosystème foisonnant
L’épave de l’Arroyo abrite une vie marine abondante avec ses gorgones, ses congres, chapons et poulpes. C’est également un repère pour les castagnoles et apogons qui règnent en banc autour de lui.
Le Tromblon : du bâtiment de guerre à la cible d’exercice
Une machine de guerre oubliée : armement, campagne de Tunisie et fin brutale
Le Tromblon, chaloupe-canonnière à hélice, est mis en service en 1875 à Toulon. Dotée d’un armement puissant, elle participe à la campagne de Tunisie en 1881 avant d’être reléguée à Toulon sans autre utilisation. Ce sera le seul fait d’armes de ce bâtiment qui fut utilisé par la suite comme cible d’exercices en 1881.
L’épave solitaire : délabrement et reliques préservées
Le Tromblon repose désormais sur le côté droit, légèrement incliné, dans l’anse des Sablettes. Sa proue est gravement endommagée, tandis que la coque présente de nombreuses perforations. Les canons ont été retirés avant le naufrage, mais les deux chaudières sont encore intactes. La poupe, quant à elle, est complète et affiche une forme atypique.
Un refuge pour la vie marine : congres, murènes et poissons
L’épave du Tromblon abrite diverses créatures marines. Les épontilles servent de repères pour les congres, les murènes et parfois des bancs de sars. Quelques rougets se promènent sur le sable environnant. Bien que les gorgones et les algues soient rares, la faune marine trouve un habitat intéressant dans les vestiges du Tromblon.
L’Ariane : l’épave interdite
Une plongée interdite
L’épave de l’Ariane, un sous-marin d’attaque français, repose sur un fond de sable à 30 mètres. Bien que l’accès soit strictement interdit sans autorisation de la Marine Nationale, elle offre un spectacle fascinant. Malgré les dommages causés par les exercices de tir de l’École de Plongée de la Marine Nationale de Saint Mandrier, elle est étonnamment bien conservée. L’absence de son hélice ne diminue en rien l’attrait de sa silhouette fuselée long de 49,6 mètres et large de 5,8 mètres.
Une exploration risquée : l’intérieur étroit et une visibilité réduite
Pour ceux qui obtiennent une autorisation spéciale, l’exploration de l’Ariane demande une préparation minutieuse. L’intérieur étroit du sous-marin est jonché de tuyaux et de câbles suspendus, ce qui rend chaque mouvement délicat. De plus, la visibilité peut se réduire rapidement en raison des sédiments qui se soulèvent au moindre geste brusque. Malgré ces défis, le passage par la trappe d’accès au poste arrière offre un aperçu du compartiment des machines, tandis que le kiosque permet d’admirer l’ensemble du sous-marin dominant le sable de 10 mètres. On peut également pénétrer dans la partie avant du sous-marin par le panneau d’embarquement des torpilles. La visite de l’Ariane se termine par l’exploration de sa proue, une vision majestueuse qui évoque une gigantesque lame fendante dans les abysses. Ce dernier arrêt offre un sentiment d’émerveillement face à la grandeur et à la puissance de cette épave.
Les épaves historiques
Naufrage dans la brume : Le tragique destin du Michel C
Le voyage fatidique : la collision en mer
Le Michel C, un caboteur à vapeur construit en Irlande en 1866 par les Chantiers Renfrew de Belfast et chargé de bouteilles de bière et de sacs de farine, naviguait de Marseille à Cannes lorsqu’il fut victime d’une collision avec l’Amphion, un autre navire de la même compagnie. La visibilité était réduite en raison du brouillard, et la rencontre inattendue se produisit dans la passe entre les îles d’Hyères.
L’épave du Michel C : un témoignage subaquatique
Au sommet d’une roche, à proximité de l’épave du Ville De Grasse, le Michel C gît à une profondeur de 32 mètres sur bâbord. Les vestiges s’étendent sur une distance de 50 mètres, et malgré les années passées sous l’eau, l’épave conserve une certaine intégrité qui permet d’en reconnaître les différentes parties. La partie la mieux préservée, située à 39 mètres de profondeur, offre une vue saisissante des treuils, des ancres et des grues de Capon. L’accès à l’intérieur de la proue est relativement facile, permettant aux plongeurs d’explorer davantage. Le pont arrière repose à quelques mètres sur le sable, témoignant de l’impact violent du naufrage.
Une plongée au-delà de l’épave
La zone entourant l’épave regorge de vie marine, avec la présence de mérous majestueux. À une profondeur d’environ 50 mètres, à moins de 100 mètres de l’épave, les plongeurs découvrent un superbe tombant orné de grandes gorgones rouges. Des loups rôdent dans les parages, des congres se cachent dans les trous, et parfois même des mostelles se dévoilent dans les recoins semi-obscurcis. Il est important de noter que le courant peut être assez fort sur ce site de plongée, nécessitant une attention particulière.
Le naufrage nocturne du Ville de Grasse
La nuit maudite du 15 décembre 1851
Le Ville de Grasse, un vapeur à roues en fer de la Compagnie Grasse-Cannes, effectuait son trajet habituel entre Marseille, Cannes et Nice. Chargé de 54 passagers et d’une cargaison diverse comprenant notamment des soieries et de l’huile, le navire prenait la mer au soir du 15 décembre 1851. C’est alors que, à trois heures du matin, le Ville de Marseille — appartenant à la Compagnie André et Abeille — heurta violemment le Ville de Grasse dans la petite passe de Porquerolles. Le Ville de Grasse est quasiment coupé en deux parties et sombre rapidement.
Découvrez l’épave morcelée du Ville de Grasse
La partie la plus profonde de l’épave est la proue, à une profondeur de 50 mètres. Cependant, elle est gravement endommagée et ne présente que peu d’intérêt pour les explorateurs. La partie la plus intéressante de l’épave est la poupe, située à 49 mètres sur un fond de sable. Elle est rapidement explorée, car peu de vestiges subsistent. Les deux roues à aubes sont le principal attrait de l’épave, accompagnées de la machine, de la chaudière et du gigantesque mécanisme de transmission, seuls éléments encore visibles et reconnaissables.
Les trésors insaisissables : À la recherche du légendaire trésor du Ville de Grasse
La cheminée, le pont et les superstructures ont totalement disparu. On estime qu’environ 15 personnes ont été portées disparues lors du naufrage. Les survivants ont été secourus par les vapeurs Ville de Marseille, Ville de Nantes et Ville de Bordeaux. La cargaison du Ville de Grasse aurait également contenu, selon les rumeurs, 1750 Louis d’or. En 1958, des plongeurs de la Marine Nationale ont exploré l’épave du Ville de Grasse partiellement ensablée, à la recherche de ce prétendu trésor, mais en vain. Pour mettre fin aux rumeurs, la Préfecture Maritime du Var a publié un communiqué démentant la présence de cet or. Néanmoins, les plongeurs qui explorent l’épave ne peuvent s’empêcher de rêver.
Les secrets perdus du Cimentier
Un naufrage aux origines mystérieuses
L’origine du naufrage du Cimentier reste un mystère non résolu. En raison de sa structure en béton, l’état de conservation de ce navire ne fluctue guère d’une année à l’autre, rendant difficile la datation précise de l’événement. Cependant, l’hypothèse la plus couramment acceptée suggère que le Cimentier aurait été délibérément coulé par l’armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Son objectif aurait été de « briser » les vagues puissantes qui se formaient entre la pointe Nord-Ouest de l’île de Porquerolles et l’île du Petit Langoustier lors des jours de mistral. L’état général de l’épave, sans machinerie, sans hélice et sans superstructures, renforce cette possibilité. Néanmoins, une autre hypothèse suggère un naufrage accidentel survenu lors de travaux en mer, mais elle suscite moins de conviction.
Une aventure sous-marine accessible aux plongeurs débutants
Situé à proximité de la tourelle de la Jaume Garde, le Cimentier offre aux plongeurs de niveau Open Water Diver une occasion rare d’explorer une épave. Avec une profondeur maximale de 15 mètres, c’est l’endroit idéal pour se lancer dans la plongée sur épave et découvrir les mystères immergés.
Un paysage fascinant pour les explorateurs subaquatiques
Le Cimentier, dévoile ses secrets aux plongeurs autonomes qui peuvent pénétrer sans danger dans sa grande cale déchirée. La visibilité est généralement bonne et les conditions de plongée offrent peu de surprises. L’absence de forts courants et la protection relative de l’île de Porquerolles à proximité réduisent les mouvements de houle. Les eaux environnantes regorgent de bancs de Girelles et d’autres espèces marines, comme les Castagnoles ou les calamars.
L’épave du Donator : la référence en Méditerranée
Un cargo riche en histoire
Le Donator, anciennement connu sous le nom de Prosper Schiaffino, est un cargo de 78 mètres de long et 12 mètres de large, construit en Norvège en 1931. Au cours de sa vie, il a été impliqué dans le transport de bananes entre la France et les Antilles, puis acquis par la Compagnie Schiaffino, une flotte familiale nommée d’après la famille propriétaire. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la flotte de la compagnie a été presque entièrement détruite, laissant le Donator comme dernier bateau opérationnel. Cependant, en 1945, alors qu’il contourne l’île de Porquerolles par le sud par une forte houle et sous le mistral, le navire heurte une mine, provoquant une explosion dévastatrice détruisant la poupe.
La splendeur de l’épave
Aujourd’hui, l’épave du Donator est un site prisé par les plongeurs confirmés. L’épave bien conservée repose droite sur un fond de sable, et offre une vue d’ensemble spectaculaire depuis 25 mètres de profondeur. La plongée permet de découvrir plusieurs parties du navire. L’idéal est de commencer en explorant les parties les plus profondes de l’épave, telles que l’impressionnante hélice et le safran, situés à 51 mètres de profondeur, donnant un aperçu de la puissance nécessaire pour déplacer le navire. En remontant vers la proue, les plongeurs peuvent observer la barre à roue, puis découvrir une hélice de rechange juste derrière le château arrière.
En poursuivant vers l’avant, à une profondeur de 40 mètres, le pont a complètement disparu en raison de l’éventration du navire. La cale arrière, qui abritait les moteurs et les cuves probablement remplies de vin lors du naufrage, peut être explorée avec prudence à une profondeur de 44 mètres. Les superstructures se trouvent à une profondeur de 35 mètres, où les restes des coursives offrent un spectacle intéressant. Les bossoirs, de chaque côté du pont, s’élèvent vers la surface.
En se dirigeant vers le centre des superstructures, on peut apercevoir l’embase de la cheminée disparue. Une petite cuisine, contenant des fourneaux, attire l’attention des plongeurs. En sortant de la cuisine du côté tribord, un passage étroit permet d’accéder à la cale centrale, avant de ressortir près du mât.
Continuant le parcours vers la proue, les quartiers de l’équipage se dévoilent, avec une baignoire et une cuvette de w.c.. La cassure causée par l’explosion constitue la prochaine étape de l’exploration. La cale avant, plongée dans l’obscurité, offre une vue spectaculaire sur le bleu environnant, créant une expérience cinématographique. La taille impressionnante de l’éventration témoigne de la violence et de la rapidité du naufrage du navire. En sortant de la cale, les plongeurs atteignent la proue, légèrement inclinée sur bâbord et présentant des dommages visibles. Des éléments tels que des barres de charges, des cuves et d’autres ferrailles non identifiables sont dispersés dans cette partie de l’épave.
Une plongée à risque
La plongée sur le Donator doit être soigneusement préparée en raison de la profondeur à laquelle repose l’épave et du courant extrêmement violent qui règne parfois sur le site. Beaucoup de plongeurs ont sous-estimé cet aspect et n’ont pu contempler l’épave de près. Pour profiter pleinement de l’expérience, il est recommandé de faire deux ou trois plongées pour explorer toutes les parties du navire en détail.
La richesse de la faune et de la flore
La faune et la flore qui ont élu domicile sur le Donator sont époustouflantes. Les gorgones rouges et jaunes, les éponges et les alcyons recouvrent littéralement le cargo, créant un véritable récif fleuri. Les superstructures et coursives sont les parties les plus colonisées et où l’on trouve une densité telle qu’il est parfois difficile de se frayer un passage. Les bancs d’anthias, de castagnoles et de sars attirent également les dorades royales. Dans les recoins sombres du navire, on peut trouver des chapons, des rascasses brunes et rouges, ainsi que des congres et des murènes à l’affût pour chasser. Enfin, sur le sable tout autour de l’épave on peut apercevoir des mostelles et d’énormes rougets.
Exploration de l’épave du Grec : un plongeon dans l’histoire
L’épave du Sagona, également connue sous le nom de Grec, est un cargo vraquier pinardier. Construit en 1912 à Dundee, ce navire de 53,30 mètres de long et 8,60 mètres de large a changé plusieurs fois d’armateurs au fil des ans. Le 3 décembre 1945, alors qu’il transportait une cargaison de vin, le Sagona heurta une mine à bâbord avant dans la zone de la Grande Passe, entraînant sa rapide immersion. L’épave du Grec est maintenant divisée en deux parties distinctes, séparées de quelques dizaines de mètres, suite à l’explosion qui l’a sectionnée. La partie centrale et la poupe arrière se tiennent fièrement sur le fond marin, tandis que la proue est fortement disloquée. Cette plongée est une véritable aventure, cependant, il convient de noter que cette expérience ne sera pas facile en raison de la profondeur de 48 mètres et des forts courants qui peuvent régner dans la zone.
L’origine du nom du Grec
L’origine du nom du Grec est liée à une situation singulière. Après avoir été oubliée pendant un certain temps, L’épave du Sagona avait perdu son identité d’origine. Cependant, lorsque des plongeurs de la Marine furent dépêchés pour l’observer, ils mirent la main sur des documents rédigés en grec, et rebaptisèrent le Sagona en Grec. Depuis lors, ce nom est resté attaché à l’épave, la rendant plus célèbre sous le nom du Grec que sous celui du Sagona, tout comme le Donator l’emporte en notoriété sur le Prosper Schiaffino.
Un parcours captivant
La descente vers l’épave du Grec commence en pleine eau, offrant une vue imprenable sur les deux morceaux de l’épave, espacés plus largement que ceux du Donator. La visite peut débuter par la poupe, où l’hélice se trouve à une profondeur de 47 mètres, constituant ainsi la partie la plus profonde de l’épave. En remontant vers la dunette à 40 mètres, on remarque un revêtement en bardage qui lui confère une apparence particulière. Une écoutille ouverte se présente ensuite, permettant l’accès à une cale vide et peu intéressante. Avant sortant, une pause s’impose pour contempler l’imposant treuil du Grec.
En continuant l’exploration vers la cassure, les superstructures des cabines et des salons s’offrent aux plongeurs intrépides. Les coursives somptueuses à 35 mètres mènent à la rencontre de la cheminée, bien qu’abîmée, elle conserve une taille respectable qui impose le respect. Deux portemanteaux subsistent sur tribord, dont l’un est tourné en direction de la cheminée. La cassure permet ensuite de pénétrer plus profondément dans l’épave.
La proue de l’épave du Grec se trouve à une distance de 60 à 80 mètres au nord de la poupe, à une profondeur de 47 mètres, similaire à celle de l’hélice. Le mât est toujours présent, bien qu’il repose désormais sur bâbord. Cette partie de l’épave, à l’exception de la vie marine qui l’habite, offre moins d’intérêt. La visite complète de l’épave dépendra des conditions de courant, du niveau d’expertise des plongeurs et des réserves d’air disponibles.
Une vie marine foisonnante
Les gorgones ont conquis chaque recoin du Grec, offrant un spectacle visuel saisissant. Les bancs d’anthias et de castagnoles, d’une densité rare, ajoutent à la beauté de l’environnement sous-marin. Les bogues, en grand nombre, scintillent comme des pointes d’argent. Bien que peut-être moins nombreux que sur le Donator, des congres peuvent également être aperçus dans les cales, tandis que les mérous, rougets, rascasses, chapons et murènes font également partie des habitants de cet écosystème sous-marin fascinant.
La Mona : Un récif artificiel bruscain
La Mona, un remorqueur portuaire de la marine nationale française construit en 1949, a longtemps rempli des tâches portuaires avant de rester stationnaire dans le port du Brusc, à proximité de l’Armoise. Après avoir coulé une première fois dans le port, il a été renfloué en vue de sa démolition. Il a été coulé intentionnellement face de la plage du trou de l’or en 1987 lors de son trajet vers sa démolition à Toulon. Sur un fond de sable entre 28 et 35 mètres de profondeur, l’épave se trouve légèrement inclinée sur tribord.
Une plongée accessible animée par la faune marine locale
Colonisé par des crustacés et recouvert de bryozoaires, la Mona sert désormais de récif artificiel. La plongée sur l’épave de la Mona est une expérience accessible. Bien que l’épave soit de petite taille, elle se trouve en excellent état, reposant droit sur sa quille. L’hélice et les superstructures ont disparu, mais l’ensemble de l’épave présente une allure impressionnante : une magnifique barre en fer recouverte de salmacines fragiles dans une petite cabine, un compartiment moteur intact que l’on peut explorer, un pont dégagé et des formations minérales présentes en quantité modérée. De plus, l’épave est surplombée par une étrave dominante, s’élevant de 4 à 5 mètres au-dessus du fond.
Des conditions à prendre en compte
Les conditions environnementales de la plongée sur l’épave de la Mona sont généralement favorables. L’eau est claire et le fond est composé de sable coquillier blanc. Cependant, il convient de noter que le site est exposé aux vents du ponant, du mistral et de l’est, ce qui peut influencer les conditions de plongée.